Jardins et hétérotopies urbaines dans l’art contemporain

[:fr][wpcol_1half id= » » class= » » style= » »]Le jardin revêt, pour plusieurs cultures, une vocation hygiéniste physique, symbolique et spirituelle. Parce qu’il ménage une zone d’isolement par rapport à l’espace environnant, le jardin « purifie ». Tout en fonctionnant comme une catharsis capable d’expulser le « sauvage », le jardin en milieu urbain fut souvent perçu comme un espace de quiétude propice au recueillement, au recentrement, à la régénération, «un au-dehors dedans» ( Cauquelin, 1989, 53). Michel Foucault disait que le jardin, destiné à guérir le corps et l’esprit du tumulte, représente «le plus ancien exemple d’hétérotopie» un «lieu réel hors de tous les lieux» (2009, 24). Mais encore, l’intégration du jardin en ville est liée historiquement à un phénomène d’expansion économique et politique. En Occident, le jardin se développe sur la base d’une pensée profondément dualiste qui oppose nature/culture et sauvage/civilisation, de surcroit, il est un « territoire » symbolique ostentatoire qui témoigne du pouvoir économique et politique de milieux privilégiés. Plusieurs artistes contemporains se sont intéressés au jardin : Lothar Baumgarten, Shirin Neshat, Mark Quinn, Andy Goldsworthy, Lois Weinberger, et plus près de nous Domingo Cisneros et Sonia Robertson, entre autres. Cette conférence propose une analyse et une mise en contexte des façons qu’ont les artistes contemporains d’aborder les enjeux sociaux, politiques et esthétiques liés au jardin.

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[wpcol_1half_end id= » » class= » » style= » »]Édith-Anne Pageot est professeure au Département d’histoire de l’art de l’UQÀM (Montréal). Son champ de spécialisation est l’art moderne et contemporain du XXe siècle au Canada. Elle s’intéresse aux questions d’historiographie et aux enjeux identitaires. Elle a également publié des textes dans plusieurs revues scientifiques, chapitres de livres et catalogues d’exposition.[/wpcol_1half_end][:en][wpcol_1half id= » » class= » » style= » »]The integration of gardens into urban areas is historically tied to economic and political expansion. In the West, gardens develop based on profoundly dualistic ideas that oppose nature/culture and wilderness/civilization. Furthermore, it is an ostentatiously symbolic “territory” that bears witness to the economic and political power of privileged areas. Several contemporary artists have been interested in gardens: Lothar Baumgarten, Shirin Neshat, Mark Quinn, Andy Goldsworthy, Lois Weinberger, and, closer to home, Domingo Cisneros and Sonia Robertson (among others). In this talk, Édith analyzes and contextualizes some ways contemporary artists address social, political and aesthetic issues related to gardens.

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[wpcol_1half_end id= » » class= » » style= » »]Édith-Anne Pageot is a professor at the Department of art history (UQAM). Her field of specialization is 20th-century modern and contemporary art in Canada. She is interested in historiography and identity issues, and has published texts in several scientific journals, book chapters and exhibition catalogues.[/wpcol_1half_end][:]