Trajectoires et immersions artistiques dans la forêt boréale

Caroline Loncol Daigneault est auteure, chercheuse et artiste. En plus de ses études en arts visuels au Nova Scotia College of Art & Design et en histoire de l’art à l’Université de Montréal, elle détient une maîtrise en histoire de l’art de l’UQAM portant sur le centre Boréal Art/Nature et sur les problématiques de l’art environnemental au Québec. Elle est membre du comité de lecture d’ETC et a assuré le commissariat de l’édition 2012 de HOSPITALITÉ – Biennale de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli. Intéressée par les formes hybrides de l’écriture, elle a développé le Laboratoire parcellaire, une résidence d’auteurs à OBORO (2009-2010) ainsi qu’un livre aux éditions La Peuplade (2011). Elle a occupé différents postes à OBORO de 2007 à 2011. Par des publications, des charges de cours, des commissariats, des résidences, des voyages de recherche, et la création de plateformes d’écriture, elle contribue activement au milieu théorique des arts.

Trajectoires et immersions artistiques dans la forêt boréale
Il est difficile aujourd’hui d’envisager la nature comme un lieu, un phénomène, qui serait coupé de la vie et des productions humaines. Au contraire des expérimentations du Land Art qui dans les années 1960-70 faisaient image sur des sites retirés voire inaccessibles, les pratiques contemporaines de l’art-nature s’intègrent plus directement à l’espace public, s’inscrivant volontiers dans le flot de l’industrie et du marché. On parle d’une « écologie englobante ». Si c’est là une tendance avérée, d’autres avenues plus marginales sont pourtant empruntées. C’est le cas de Boréal Art/Nature.

Fondé en 1988 dans les Hautes-Laurentides, ce collectif choisit délibérément d’élire la nature comme principal champ d’investigation. De rivières en réservoirs, de forêts en vallées, des artistes du Québec et d’ailleurs se regroupent pour pénétrer en des terres reculées. Ces expéditions mettent résolument le cap vers une nature dite « sauvage » et les sites choisis se trouvent en retrait de la civilisation, loin des villes, des villages et des habitations. S’approchant en cela des premières entreprises du Land Art

Manifestement, le positionnement de Boréal Art/Nature est complexe. Ses ancrages se posent de manière « non orthodoxe » dans le paysage québécois, mais aussi dans le contexte élargi des approches discursives et des problématiques actuelles relevant des arts et de l’écologie. En effet, quelle idée de nature travaille dans l’articulation de cette proposition? Et, que signifie cette expérience en regard des nouvelles approches artistiques et théoriques de l’art-nature?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *